Un an en Nouvelle-Zélande
Après un an d’aventures en tout genre, il est temps pour nous de quitter le pays du long nuage blanc. Entre surprises et désillusions arrive ainsi l’occasion de dresser notre bilan de ce voyage en van au pays des all blacks.
Les bonnes surprises
PVT

Notre parcours sur l’île du nord
Avant toute chose, il est important de signaler à quel point ce pays est accueillant pour les PVTistes. Nous ne sommes pas les mieux placés pour en témoigner, n’ayant fait qu’un seul PVT jusqu’ici, mais ce qui est certains c’est que le système Néo-Zélandais présente des facilités pour ce visa, tant au niveau bancaire que professionnel. Le PVT, ou WHV, est dans les mœurs, du coup nous n’avons jamais fait face à de grosses difficultés au niveau administratif, que ce soit pour travailler comme pour acheter le van ou pour se faire délivrer un numéro d’imposition. Un bon coup de pouce lorsque l’on débarque en terre inconnue.
Le pays
La Nouvelle-Zélande est un endroit absolument magnifique, entre mer et montagne tout amoureux de la nature ne peut que tomber sous le charme. Le climat n’y est pas forcément clément, mais c’est aussi ce qui en fait sa beauté. La terre est riche, verte, abondante, il n’y a que très peu de nuisibles et aucun animal mortel, autant dire que c’est un petit eden encore préservé.
Concernant les habitants, c’est la mentalité anglo-saxonne qui prédomine pour notre plus grand bonheur, nous nous sommes donc quasi toujours sentis très bien accueillis. Au niveau de l’anglais, on ne va pas se leurrer ce n’est pas aisé, rappelons que la majeure partie des habitants ont des ancêtres Irlandais, Gallois, Écossais faites un mixe de ces accents ajoutez-y un argot local et quelques expressions Maoris et vous aurez une vague idée de ce qu’est le fabuleux Anglais Kiwi.
L’administratif

Notre parcours sur l’île du sud
Nous allons essayer de rester objectifs sur la question n’ayant pas été confrontés à toutes les formes de l’administration Néo-Zélandaise dans leur globalité. Cependant, il est indéniable que certaines choses fonctionnent avec une facilité administrative presque irréelle face à nos habitudes de paperasses à la Française.
Dans les exemples, après avoir apporté les justificatifs demandés par la banque nous avons pu ouvrir nos comptes avec délivrance immédiate d’une carte bleue prête à l’emploi, pas besoin d’attendre une semaine que tout soit mis en place ou presque, ni de justifier de vos revenus. Quand on vous parle de paiement en direct (ou en différé), là encore ça ne rigole pas, vous payez vos courses, votre montant débité apparaît instantanément sur votre compte, de même que pour les virements d’un compte à un autre dans la même banque, le tout se passe en quelques secondes contre quelques jours en France. Les plafonds de retrait, ou de paiement, prennent en compte vos demandes et votre solde, c’est à dire que si vous souhaitez retirer 6000 $ en espèces ou payer une voiture 10000$ vous pouvez le faire tant que l’argent est sur votre compte, dans la limite d’un montant maximum de 25000 $, pas comme en France où on doit s’y prendre bien en avance et modifier exceptionnellement son plafond voir se justifier de la dépense.
Pour le travail c’est pareil, on nous a délivré un numéro d’imposition en 3 jours après en avoir fait la demande en ligne avec nos numéros de visa et de compte en banque. Nous nous sommes présentés aux compagnies ou agences d’emplois et après avoir signé un contrat de 3 pages nous étions aptes à être employés, les fiches de paie ne font que 3 lignes. Bref un soulagement et une facilité administrative qui fait du bien.
Les petites désillusions
La nourriture
Il y a, en Nouvelle-Zélande, un taux d’obésité particulièrement élevé au vu du petit nombre d’habitants. S’il y a également énormément de sportifs, l’entre deux est, quand à lui, bien moindre qu’en Europe. Cet état de fait est notamment dû au prix excessivement cher de certaines nourritures saines alors qu’il est diablement aisé de se nourrir de « junk food » pour très peu. Il y a cependant des solutions alternatives pour pallier à cette difficulté, pour en savoir plus n’hésitez pas à consulter notre article sur « les petits plats dans les vans« .
Maoris
En parlant des habitants, il est difficile pour nous de ne pas aborder le peuple Maoris. Nous sommes partis avec l’idée en tête des all blacks, ces guerriers colossaux plein de respect et de traditions. C’était sans nul doute une idée de base assez réductrice. L’image que nous avons eu dès notre arrivée était, malheureusement, toute autre. Nos premières rencontres avec le peuple Maoris nous ont particulièrement marquées en ce sens que c’est avec eux que nous avons toujours eu ou été témoins d’altercations. Assez négatif pour une première approche. Malheureusement les sans domiciles fixes, drogués, alcooliques, agressifs, obèses qui dorment dans une voiture miteuse en prenant du crack ou autres substances, c’était à 90% du temps des Maoris. Avec un mode de vie en van sur des parkings publics gratuits, on y est forcément confronté à un moment ou à un autre, particulièrement sur l’île du nord.
Notre plus grand regret de Nouvelle-Zélande aura été de ne pas avoir eu l’occasion d’être pris en woofing dans une famille Maoris afin de pouvoir tordre le cou à cet image très négative que nous avons eu de ce peuple aux traditions pourtant si merveilleuses. Nous avons eu le retour de deux voyageurs à ce sujet qui ont eu la chance d’être accueillis dans des familles Maoris et qui n’auraient loupé ça pour rien au monde, et d’autres pour qui les expériences étaient plus cauchemardesques les unes que les autres, donc restez vigilants.
Van
Après avoir acheté, transformé et certifié notre van « autonome », nous avons très vite constaté que vivre et voyager en van en Nouvelle-Zélande était d’une grande facilité. Parkings gratuits, sanitaires publics, forfait douche dans les campings et piscines, campings low-cost, bref vivre en van ou en camping-car c’est vraiment culturel et donc facile. Oui mais voilà, les locaux ne sont pas forcément très accueillants concernant des petits jeunes vivants dans des vans minuscules. Nous avons été plus d’une fois mal accueillis, virés, et nous nous sommes pris pas mal de petites réflexions désobligeantes.
Mais cette petite amertume est compréhensible et s’explique très facilement. Si les parkings gratuits sont bien réservés aux véhicules autonomes, et que c’est un privilège que les locaux veulent garder pour leurs propres vans ou camping cars, il y a aussi un très gros abus de la part des vacanciers étrangers. Nous avons pu le constater, même si les vans sont censés être équipés de toilettes chimiques et que le parking est lui même équipé d’un WC sec, les gens vont faire leurs besoins dehors laissant papiers et étrons un peu partout autour des campings gratuits allant même jusqu’aux jardins des voisins adjacents.
Ajoutez à cela les détritus, même quand il y a des poubelles à disposition, et vous comprendrez que la colère puisse grandir et que nous ne soyons pas toujours les bienvenus en tant que touristes étrangers en van.
La vie en van c’est donc aussi s’exposer à ce genre de désagréments que sont la colère des locaux, mais aussi devenir la cible de jeunes groupes agressifs voulant faire leur loi, ou encore être les victimes de nuisances sonores intempestives ou d’alcooliques et drogués en manque de distraction. Oui, oui, c’est du vécu, particulièrement les soirs de week-end. Bref le tout c’est, évidemment, de rester respectueux et prudent.
Notre Bilan
En conclusion, le monde n’est pas un long fleuve tranquille ou un endroit utopique, mais je suis sûre qu’on s’ennuierait si c’était le cas. Comme partout, la Nouvelle-Zélande a son lot de cons, d’injustices et d’intolérances mais elle a aussi des merveilles à délivrer, un faible taux de population, un système et une mentalité bien différente de chez nous.
Nous avons vraiment adoré ce pays, cette année passée sur les routes a été riche d’expériences, de rencontres, d’apprentissages.
Il est tellement bon d’aller voir ailleurs ce qu’il se passe, simplement pour savoir que finalement il y autre chose, que cela fonctionne tout aussi bien, que nous ne sommes pas nés dans le système le plus merveilleux qui soit (même si on nous le rabâche), que nous n’avons pas forcément le mode de vie qui nous convient même si c’est le modèle qu’on nous vend depuis l’enfance, et qu’il existe ailleurs quelque chose qui nous correspond peut-être un peu plus.
Qu’y a-t-il de mieux pour se remettre en question et évoluer que d’essayer de nouvelles choses, de s’exposer hors de sa zone de confort, de faire de nouvelles rencontres, d’écouter et d’apprendre au sein d’un pays gorgé d’une nature merveilleuse, et où l’absence de jugement est un soulagement, une grande bouffée d’air frais que l’on inspire pleinement tous les jours avec bonheur.
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